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Pour que la flamme ne s’éteigne pas… en hommage à Madame Jacqueline de Romilly

Madame de Romilly est décédée samedi 18 décembre 2010, à l’âge de 97 ans. Aussitôt, une pluie d’hommages est venue saluer sa mémoire. Nous avons pu apprécier la belle conscience de l’Elysée et des autorités culturelles de notre pays. Tous reconnaissent unanimement la qualité de la vie et de l’action de Madame de Romilly, entièrement dévouées à la promotion des lettres, des langues anciennes et des humanités. La « lumière » et la « flamme », « puisées aux sources d’une très haute civilisation » et saluées par les communiqués officiels sont-ils morts avec elle ? On peut légitimement se poser la question lorsqu’on voit dans quel état se trouvent l’enseignement du Latin et du Grec dans nos lycées et nos universités…
J’en appelle aux autorités politiques, éducatives et culturelles de ce pays : pour que leurs éloges funèbres ne soient pas une simple posture de circonstance et ne demeurent pas lettre morte, il est de leur devoir de rendre aux langues et civilisations anciennes la place qu’elles méritent dans l’enseignement secondaire et spécialement dans nos lycées où elles se trouvent réduites au rang d’une malheureuse option sans enjeu d’orientation à court terme. Jacqueline de Romilly s’est battue jusqu’à son dernier souffle pour maintenir la flamme du Latin et du Grec. Puissent les politiques choisir de mettre enfin ces langues à une place décente – le tronc commun des lycées d’enseignement général – dans notre système éducatif et montrer par là qu’elles attachent réellement du prix à la culture.

Benoît Jeanjean

Concours 2011

Grecs et Romains face aux Barbares

  • Les sujets proposés cette année sont disponibles ici. Suivez ce lien pour découvrir le palmarès.

  • « Barbares ou sauvages ? » Le président de l’association commente le thème du concours.

  • Vous trouverez dans ce fichier pdf de nombreuses pistes pour préparer le concours avec vos élèves : une bibliographie très détaillée établie par Pierre Lefèvre, complétée par des indications de revues, de sites internet et de films fournies par Claude Quéméner et Martine Kerhoas (pages 6 & 7). Bonne lecture.

  • Pour participer au concours, renvoyez-nous le coupon d’inscription.

  • Rappel : le concours est réservé aux adhérents à jour de cotisation. Le bulletin d’adhésion est disponible ici.

Barbares ou sauvages ?

Benoît Jeanjean, président de l’association, commente le thème du concours 2011:

S’interrogeant dans ses Essais sur les peuples du Nouveau Monde, Montaigne mettait en cause la notion même de barbarie que certains de ses contemporains appliquaient sans réflexion aux indigènes du nouveau continent : « Or je trouve, […] qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu’on m’en a rapporté ; sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage […] ». Mais cette remise en cause d’une étiquette a priori discriminatoire et dépréciative n’allait pas sans finesse et c’est par un paradoxe qu’il réhabilitait le sauvage au détriment du soi-disant civilisé : « Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de son progrès ordinaire, a produits : là où, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par notre artifice et détournés de l’ordre commun, que nous devrions appeler sauvages » (Essais, « Des cannibales », I, 31). Continuer la lecture

Conférence mythes & mégalithes, espace Ouest France, Rennes 22/01/13

Mythes et mégalithes, un voyage à travers l’histoire

Mardi 22 janvier 2013 à 14h

Espace Ouest France – RENNES

par
Philippe Dagron
Médiateur culturel au Musée de Bretagne

Les mégalithes, menhirs et dolmens, ont suscité à travers l’histoire toutes sortes de réactions, entre rejet et fascination. Edifiées par les premières populations d’agriculteurs et d’éleveurs au néolithique (entre 5 000  et  2500 ans avant Jésus Christ), à l’âge de la pierre polie, ces pierres levées, partie intégrante du paysage quotidien des populations rurales, ont, pendant des siècles, donné naissance à une multitude de légendes.

Dans un premier temps, les mégalithes sont combattus par l’Eglise qui y voit là des restes de paganismes à éradiquer et ce depuis le haut Moyen -Age jusqu’aux missionnaires jésuites du 17ème siècle.

Il faut attendre dans le sillage de la Révolution Française où les termes mêmes de menhir et de dolmen sont forgés, le 19ème, siècle marqué par l’engouement des romantiques et autres celtomanes attribuant à tort ces édifices monumentaux aux Celtes et aux gaulois de l’antique Armorique.

Enfin, le mouvement néo-druidique breton en copiant l’exemple gallois, toute fin 19ème et début 20ème siècle mais toujours existant, remettra à l’honneur menhirs et dolmens.

Si aujourd’hui, le menhir et le dolmen sont devenus au même titre que la coiffe bigoudène ou la faïence quimpéroise une image incontournable de la Bretagne, n’oublions pas pour autant des périodes plus sombres où l’archéologie fût au service des nazis qui y voyaient là des vestiges aryens (!).